Les principaux résultats de l’enquête nationale 2019 sur la mobilité des Français ont été publiés par le Service des données et études statistiques. Réalisée en 2018 et 2019 auprès de 20.000 ménages, cette enquête constitue une photographie de la mobilité avant la crise sanitaire. En moyenne, les Français réalisaient environ trois déplacements par jour, du lundi au vendredi, soit près de 181 millions de déplacements quotidiens, représentant une durée de 1h02 (presque 6 minutes de plus qu’en 2008, année de la précédente enquête nationale mobilité). Dans le détail, la durée d’un déplacement est de 19 minutes en voiture dure (3 minutes de plus qu’en 2008) ; 14 minutes à pied (1 minute de plus qu’en 2008) ; 18 minutes à vélo (2 minutes de plus qu’en 2008) ; 41 minutes en transport en commun (4 minutes de plus qu’en 2008). Les choix modaux eux aussi ont évolué en 10 ans. La voiture est un peu moins utilisée qu’en 2008 mais elle reste le premier mode de transport, choisie pour 114 millions de déplacements (62,8 %). La marche à pied augmente légèrement et représente 23,7% des déplacements. Les transports en commun sont passés de 8,3 à 9,1% du total, alors que le vélo est resté stable sur cette période, à 2,7%.
Sans surprise, c’est dans l’agglomération parisienne que le temps consacré aux déplacements quotidiens est le plus long, avec 78 minutes en moyenne en 2019. Une durée qui passe à 62 minutes pour les unités urbaines de plus de 100.000 habitants, et 55 minutes pour les moins de 100.000 habitants. En dehors de l’unité urbaine, le temps passé dans les transports est de 60 minutes, essentiellement en voiture (4 déplacements sur 5). Dans les unités urbaines de 20.000 habitants à 100.000 habitants (hors agglomération parisienne), l’usage des transports en commun augmente. Dans l’agglomération parisienne, la marche est en tête avec 10,9 millions de déplacements (38 % des déplacements, +4 points depuis 2008). L’usage des transports en commun progresse de 5 points : ils représentent un quart des déplacements. Quant à la voiture, elle recule de 8 points en 10 ans et sa part s’établit à 33 % des déplacements. En région parisienne comme dans le reste du pays, les hommes utilisent la voiture pour 64% de leurs déplacements (contre 62% pour les femmes). La marche représente 21% des déplacements des hommes, mais près de 26% pour les femmes. Les hommes pratiquent davantage le vélo (4% des déplacements, et 1,5% pour les femmes), mais utilisent moins les transports en commun (8% pour eux, 10% pour elles).
Depuis la crise sanitaire, le développement du télétravail et l’explosion du vélo auront sans doute modifié les résultats. Toutefois, même si la fréquentation des voies cyclables enregistre des hausses spectaculaires dans certaines grandes villes, cela ne se traduit pas directement par une envolée de la part modale. L’objectif gouvernemental de faire passer le vélo de 3 à 9% des déplacements d’ici à 2024 reste d’ailleurs encore incertain aux yeux des associations cyclistes. Quant aux trottinettes et autres engins de déplacement personnel motorisés, ils n’avaient même pas été testés dans l’enquête nationale mobilité.
S. G.