En avril 2023, le groupement de commandes pour l’achat de tramways retenait Alstom pour fournir 24 rames aux métropoles de Toulouse, Brest et Besançon. C’est la seconde fois (après Brest et Dijon en 2010) que des réseaux s’associent pour passer une commande groupée et obtenir de meilleures conditions financières du constructeur. Ce rapprochement entre les trois métropoles est intervenu assez logiquement, alors que Brest lançait sa ligne B, Toulouse ses extensions de réseau et Besançon faisait face à une saturation de ses trams.
C’est à Besançon en 2014 en effet, qu’a été lancé le premier tramway court de seulement 24 m (contre 32 ou 44 m sur les autres réseaux). Un marché de 19 rames qui avait échappé à Alstom au profit de CAF et son Urbos, faute de disposer d’un matériel approprié au catalogue. Par la suite, Alstom a créé le Citadis Compact, version courte de son matériel best-seller, et remporté les marchés d’Avignon et d’Aubagne. Mais ce tramway « raccourci » a rapidement montré ses limites, face à des affluences record.
Deux possibilités s’offrait alors à la métropole, soit allonger les rames, puisque les quais sont déjà à 30 m, soit acquérir de nouveaux trams. C’est finalement cette solution qui a été retenue avec la commande de 8 nouveaux tramways.
Le premier de ces nouveaux tram vient tout juste d’être livré chez Ginko, la marque commerciale de l’exploitant Keolis Besançon. Particularité du matériel, une longueur de 32,50 m pour occuper la totalité des quais. Le tramway dispose ainsi de 4 doubles portes par face + 2 portes simples, (contre 2 doubles et 2 simples sur les rames CAF), permettant d’emporter jusqu’à 200 voyageurs. L’objectif est de faciliter les échanges en station et de disposer à bord de vastes plateformes pouvant accueillir les voyageurs à mobilité réduite. Ce nouveau tram offre en outre une consommation d’énergie réduite de 25 % par rapport aux rames CAF. Hormis sa longueur, le voyageur distrait ne devrait pas remarquer de grosses différences avec les rames Urbos, du moins sur l’aspect extérieur. A l’intérieur en revanche, l’aménagement dispose d’équipements modernisés comme un éclairage à LED ou des écrans d’information dynamiques.
Pour autant, cette première rame baptisée Germaine Tillion n’adopte pas les standards des tous derniers Citadis qui disposent d’une cabine de conduite installée sur le boggie pour dégager l’espace nécessaire à des plateformes d’extrémité avant et arrière.
Là au contraire, les plateformes restent au centre du tram, ce qui explique les simples portes à l’avant et l’arrière de la rame comme sur les CAF Urbos et les anciens Citadis.
Les 5 rames de cette première série seront livrées au cours de l’été et entreront en service à l’automne prochain. Les trois derniers trams sont attendus sur le réseau courant 2026.
Philippe-Enrico Attal