Depuis peu, l’ensemble des cinq bus à hydrogène de l’agglomération d’Auxerre est à l’arrêt. La raison : des problèmes de maintenance non résolus qui bloquent leur remise en circulation normale.
C’est un coup dur pour la collectivité, qui avait pourtant misé sur l’hydrogène comme solution innovante et écologique pour son réseau urbain. En 2021, la station « AuxHYGen » avait été inaugurée pour alimenter ces bus zéro émission dans le cadre du réseau Léo, avec pour ambition d’étendre progressivement la flotte.
À l’origine, le contrat avec le constructeur prévoyait non seulement la fourniture des véhicules mais également leur entretien complet. Or, l’immobilisation actuelle laisse penser que les garanties de maintenance n’ont pas pu être honorées, ou que des dysfonctionnements techniques majeurs sont survenus.
L’arrêt prolongé de ces bus interroge sur la viabilité opérationnelle de la technologie hydrogène à l’échelle locale. Pour les usagers, c’est un retour temporaire à des solutions alternatives — souvent diesel — moins vertueuses. Du côté des décideurs, c’est une remise en question : comment garantir la fiabilité d’un système encore en phase de développement ?
Pour que l’hydrogène joue un rôle crédible dans la transition énergétique des transports publics, il faudra renforcer les capacités de maintenance, prévoir des véhicules de réserve, et sécuriser les contrats de service. Le cas d’Auxerre rappelle qu’une innovation même prometteuse reste fragile face aux contraintes du terrain.
Pierre Lancien



