Les chauffeurs d’autocars scolaires sous surveillance de Philippe Tabarot. « Stupotest antidémarrage » dans les nouveaux véhicules, numéro d’appel destiné aux élèves pour dénoncer des comportements à risque, caméra détectant la baisse de vigilance des conducteurs, élargissement des tests anti stupéfiant à la kétamine, renforcement des peines de prisons et des durées de suspension de permis etc.
Fidèle à sa ligne sécuritaire et de défenseur de l’usager, le ministre des Transports Philippe Tabarot, a dégainé le 30 avril, avec son collègue Jean-Noël buffet ministre auprès du ministre de l’Intérieur, un arsenal de mesures destiné à sécuriser le transport scolaire, objet de tragédies causées par la drogue au volant.
C’est l’objet du « plan Joana », du nom de l’élève de 15 ans tuée fin janvier à Châteaudun dans un accident d’autocar conduit par chauffeur positif aux stupéfiants. Dévoilé en présence des parents et de la petite sœur de la victime, il promet une « tolérance zéro » face aux comportements à risque tolérance. « Ce drame a bouleversé notre profession » déplore Jean-Sébastien Barrot, le président de la FNTV qui a signé une charte avec Régions de France pour systématiser les préventions. « Chaque jour nous transportons près de 2 millions d’élèves par autocar qui reste le transport terrestre le plus sûr » souligne-t-il. A cela s’ajoutent les 2 autres millions de jeunes transportés sous l’égide des intercommunalités.
Le problème est sérieux et grandit à mesure que le taux de pénétration des produits des narco-mafia s’accroit dans la société. Chez les transporteurs, 0,43 à 0,44 % des conducteurs en consomme, un taux double ce celui conduisant sous alcoolémie (0,21%). C’est du moins le résultat de tests menés à grande échelle en février (30 000 contrôles) et mars 2025 (6000 contrôles) rappelé par le ministre.
Il convient de faire le tri dans les annonces gouvernementales. Une partie de mesures de bon sens sont déjà déployées par les transporteurs : au moins un dépistage aléatoire par an par chauffeur, sensibilisation lors des formations et côté passagers, campagne pour le port de la ceinture, sachant que seulement 5 % des enfants l’utilise etc.
En matière répressive, le ministre LR des Alpes maritimes compte sur l’adoption cet été de la proposition de loi du député de son camp et de son département Eric Pauget, pour durcir les peines et sanctions. La création d’un délit d’homicide routier causé par l’alcool ou les stupéfiants figure au menu. Enfin concernant les attirails technologiques, il faudra attendre au mieux 2029 pour le stupotest, pas encore au point. De quoi renchérir à nouveau le coût des autocars. « Nous transmettrons la facture aux régions » résume un représentant des autocaristes.
Marc Fressoz