Concurrence ferroviaire : un moteur pour les territoires

13 03 2025 | Actualités

Alors que l’Assemblée nationale s’interroge sur le rôle du transport ferroviaire dans le désenclavement des territoires, l’Association Française du Rail (AFRA) rappelle une évidence : la concurrence dynamise le rail et ouvre de nouvelles perspectives.

Partout en Europe, l’arrivée d’opérateurs alternatifs a élargi l’offre ferroviaire et rendu les prix plus compétitifs. En Italie, la gare de Reggio Emilia AV Mediopadana, en plein cœur de la campagne, bénéficie de 90 TGV par jour. En France, Trenitalia relie désormais Lyon à l’Italie en passant par des gares peu desservies, tandis que Kevin Speed ambitionne de cadencer une liaison via Le Creusot et Mâcon-Loché.

Face à ces évolutions, le modèle historique de la SNCF est remis en question. La suppression de nombreuses dessertes et la réduction du parc TGV interrogent sur la capacité du monopole à répondre aux besoins des territoires. La péréquation, qui consiste à financer les lignes déficitaires avec les bénéfices des liaisons rentables, apparaît comme un système opaque et obsolète. À l’inverse, une véritable politique d’aménagement du territoire, orchestrée par l’État et les Régions, permettrait une desserte équitable et transparente, ouverte à tous les opérateurs.

La concurrence contribue déjà au financement du réseau. L’arrivée de Trenitalia a augmenté de 10 % les recettes de SNCF Réseau sur la ligne Paris-Lyon. Pourtant, la France reste en retard sur ses voisins en matière d’investissement ferroviaire : 51 euros par habitant contre 115 euros en Allemagne.

Pour l’AFRA, il est temps de sortir de la logique de réduction de l’offre et d’adopter une vision ambitieuse pour le rail. L’ouverture du marché offre une opportunité unique de bâtir un réseau performant et accessible, au service de tous les Français. Le ferroviaire a un avenir, encore faut-il y croire vraiment.

Noémie Rochet

À lire également

Avec ses résultats 2024, Transdev gâte le groupe Rethmann, son futur propriétaire
Et le champion français 2024 des transports publics est… Transdev ! Avec un record de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+8 %) et 43 millions d’euros de bénéfices, alors que Keolis et RATP Dev sont en perte, l’avenir s’annonce sous les meilleurs auspices pour...
Keolis solide sur ses fondamentaux malgré des pertes en 2024
Marie-Ange Debon, la présidente de Keolis, aborde 2025 avec confiance. D’abord, malgré la grave crise des finances publiques en France, où l’opérateur réalise 52 % de son activité, elle ne redoute pas de voir les élus resserrer le robinet alimentant le fonctionnement...
Pour apprécier le réel confort du futur TGV de la SNCF, il faudra voir à l’usage
Avis au voyageur qui circulera dans les rames TGV de nouvelle génération dont l’arrivée est espérée à partir de 2026 : le comptoir avec son barman pour prendre commande, encaisser, servir, discuter, c’est fini. A la place, le client trouvera des armoires réfrigérées...
RATP : des comptes dans le vert, mais une stratégie sous tension
En 2025, la RATP reste fragile au moment où elle perd son monopole. Comment lire les résultats de la RATP qui comportent souvent des inconnues ? Après deux années déficitaires, le groupe RATP conduit par Jean Castex affiche 204 millions d’euros de bénéfices en 2024...