Trenitalia et ses trains au maillot rouge s’échauffent en vue de la confrontation avec les TGV blancs ou bleus de la SNCF qui s’annonce entre Paris et Marseille. Le 21 janvier, son président en France, Marco Caposciutti a annoncé devant la presse le lancement pour décembre 2025 de 4 allers et retours par jour. Il prévient : ses Frecciarosa sont capables d’accélération foudroyantes passant de « de zéro à 300 km/h en 4 minutes ».
L’équipe italienne entend aussi se différencier par son jeu complet, capable tantôt de flamboyance, tantôt de sobriété, avec quatre différents niveaux de prestation. L’une d’entre elles, catégorie cinq étoiles, se traduit par une voiture réduite à dix sièges pour plus de confort.
Ayant anticipé ce match depuis longtemps, SNCF Voyageurs a bien sûr revu et élargi son niveau et jeu. « Nous avons travaillé de manière à pouvoir couvrir tout le marché, du premium au low cost » assure Alain Krakovitch, le sélectionneur des TGV. Positionné à la pointe, Inoui First doit « garantir le meilleur offre en termes d’information, de service, de confort, de personnalisation » a-t-il promi quelques jours plus tôt devant des journalistes. Reste que pour le démarrage, l’équipe de France ferroviaire aura aimer compter sur le transfert du siècle que représente l’arrivée du TGV M, son arme anti-concurrence. Le contrat est signé avec Alstom mais des problèmes techniques du côté du vendeur font perdre un temps fou à la SNCF. Aux dernières nouvelles, Alstom ne pourra faire mieux que fin 2025.
Mais avant cette confrontation phare sur Paris-Marseille, les deux équipes vont se retrouver sur un autre terrain déjà connu, Paris-Milan, aller et retour. Sur cette ligne, la rencontre SNCF-Trenitalia a été interrompue à l’automne 2023 suite à un éboulement dans la vallée de la Maurienne. SNCF Réseau venant d’annoncer la livraison d’une infrastructure refaite pour le 31 mars, sitôt la nouvelle connue, Italiens et Français ont rouvert leur billetterie en vue du duel qui reprendra à cette échéance.
Pendant cette interruption de 19 mois, Trenitalia a été contrainte de maintenir active son groupe de Frecciarosa sur la seule liaison Paris-Lyon, un terrain autrement plus difficile, avec au final des scores qui, face à la SNCF, ne satisfont pas son président. « Le remplissage s’établit seulement 60 % contre les 80 à 85 % atteints sur Paris-Milan avant la fermeture de cette ligne, analyse Marco Caposciutti, car sur cette liaison internationale, la moitié des clients sont Italiens et vont naturellement vers nous. En revanche en France, nous sommes moins connus, c’est pourquoi nous allons faire beaucoup de promotion ».
Au total en trois ans, Trenitalia France a transporté 3 millions de voyageurs mais les recettes ne rentrent pas autant qu’esperè et le dirigeant ne sait dire en quelle année l’équipe commencera à gagnera de l’argent.
Marc Fressoz