L’incendie qui a ravagé sept bus à hydrogène Van Hool dans le dépôt de Danjoutin, à Belfort, soulève des interrogations. Si les images impressionnantes de flammes ont alimenté les débats, il est essentiel de dissiper les idées reçues et de s’en tenir aux faits techniques. Les commentaires d’experts et de passionnés sur les réseaux sociaux offrent une perspective précieuse pour comprendre les enjeux.
Parmi les réactions, un parallèle historique a été fait avec l’incendie du dirigeable Hindenburg. Contrairement à une croyance populaire, les études ont démontré que l’hydrogène n’était pas responsable de l’explosion. L’origine provenait d’un éclair qui avait enflammé la peinture plombée de l’enveloppe. Ce rappel historique souligne l’importance de baser l’analyse sur des faits documentés et non sur des mythes.
Dans le cas des bus de Belfort, les systèmes de sécurité liés à l’hydrogène ont parfaitement fonctionné. Les fusibles thermiques TPRD (Thermal Pressure Relief Devices), installés sur les réservoirs d’hydrogène, se sont activés, libérant le gaz de manière contrôlée sous forme de torchère verticale. Ce processus, conçu pour éviter des explosions incontrôlées, a démontré son efficacité et confirme que l’hydrogène n’a pas propagé l’incendie ni contaminé les autres véhicules.
Si l’hydrogène n’est pas en cause, les regards se tournent vers un autre élément clé de ces bus : les batteries lithium titanate (24 kWh). Conçues pour soutenir le système d’alimentation en énergie, ces batteries ont un potentiel de danger important lorsqu’elles s’enflamment. Les experts soulignent que ces composants, une fois exposés à des températures élevées, peuvent provoquer des incendies intenses et difficiles à contenir. En d’autres termes, « quand ça flambe, ça flambe. »
Les batteries de grande capacité représentent un défi pour la sécurité des véhicules électriques et hydrogène. Les incendies liés à ces systèmes peuvent générer une chaleur suffisante pour endommager les véhicules adjacents, comme ce fut le cas à Belfort.
Les commentaires mettent également en lumière un autre point crucial : les critiques récurrentes envers les nouvelles technologies. Les bus à hydrogène, bien qu’encensés pour leur absence d’émissions directes, ne sont pas à l’abri des incidents techniques ou des incendies. Les « listes d’échecs » évoquées dans le débat ne sont pas spécifiques à l’hydrogène. Qu’il s’agisse de batteries lithium-ion, de véhicules GNV ou même de moteurs thermiques classiques, aucun système n’est exempt de risques.
La solution hydrogène continue de prouver sa pertinence à travers des milliers de bus en circulation en Europe, avec des résultats largement positifs. Les incendies, bien que spectaculaires, restent des événements isolés dans un cadre de déploiement globalement réussi.
Le débat sur l’incendie de Belfort montre à quel point la perception publique joue un rôle clé dans l’acceptation des nouvelles technologies. Les experts appellent à une analyse technique rigoureuse, loin des conclusions hâtives. La sécurité des véhicules à hydrogène repose sur des normes strictes et des dispositifs comme les TPRD, qui ont ici montré leur efficacité.
Cet incident met en lumière la nécessité de renforcer la sensibilisation autour des risques associés aux batteries et aux systèmes d’énergie embarqués, qu’ils soient liés à l’hydrogène ou non. L’objectif est de garantir une sécurité maximale tout en poursuivant la transition vers des mobilités plus durables.
Pierre Lancien