«Nous lançons un hub international qui rassemblera des start-up, des grands groupes industriels, des partenaires technologiques et des investisseurs autour de la mobilité durable», explique Magali Alix-Toupé, CEO d’XMOBILITY Le Mans, à Mobily-Cités le 23 mai 2024 lors du salon Viva Technology. Ce «mini Station F industriel» a l’ambition de répondre aux besoins de groupes qui travaillent sur des solutions de mobilité durable et de start-up qui développent des projets innovants comme des véhicules intermédiaires, par exemple. «Ces start-up ont des temps de développement plus longs que dans le digital, souligne Magali Alix-Toupé. Nous allons les aider à rencontrer des experts et des mentors, engager des collaborations avec des groupes industriels, trouver des fonds, et leur permettre de développer plus rapidement des prototypes.»
A ce stade, XMOBILITY Le Mans échange avec des constructeurs, des équipementiers, des transporteurs et des acteurs du digital en France et à l’étranger. L’idée est de favoriser des collaborations entre des start-up et des groupes industriels afin d’aboutir à des cas d’usages. «Nous avons l’ambition d’être le terrain d’atterrissage en Europe de ce qui se fait de mieux dans le monde», explique Magali Alix-Toupé. XMOBILITY Le Mans a identifié des solutions de mobilité innovantes déployées à l’étranger. Le hub mise sur la renommée mondiale de la course des 24 Heures du Mans pour attirer un écosystème international.
Parallèlement, la sélection des start-up démarrera après l’été 2024: les candidats peuvent d’ores et déjà manifester leur intérêt sur le site d’XMOBILITY Le Mans. La technologie développée, la maturité du projet, la réalisation d’un premier prototype ainsi qu’un état d’esprit ouvert à l’échange et à l’apprentissage feront partie des critères de sélection. «Notre rôle est de favoriser les rencontres et de mixer des profils complémentaires», souligne Magali Alix-Toupé. A l’issue de cet hébergement qui pourra durer deux-trois ans, les start-up pourront passer à une phase d’industrialisation ou choisir de confier cette tâche à des industriels du secteur.
En pratique, les start-up seront accueillies dans un lieu de 4200 m2: elles disposeront notamment d’une matériauthèque, d’ateliers mécaniques et électroniques et d’un expérience lab pour faire des prototypes plus rapidement avec pour objectif de passer à une pré-série. Ainsi, XMOBILITY Le Mans cherche des partenaires technologiques pour accélérer les temps de développement (impression 3D, simulation virtuelle, IA, etc).
A l’origine du hub, Le Mans Tech, association labellisée French Tech thématique CleanTech & Mobility: depuis 2017, celle-ci regroupe un écosystème de la mobilité avec le soutien de la communauté urbaine. Au démarrage, XMOBILITY Le Mans est financé par trois premiers actionnaires: l’Automobile Club de l’Ouest, créateur et organisateur d’épreuves automobiles dont les 24 Heures du Mans; le logisticien ED-TRANS; IDEC INVEST Innovation, groupe immobilier qui investit dans les start-up liées aux énergies vertes et à la décarbonation. A terme, une équipe d’une dizaine de personnes animera le lieu d’hébergement et sera chargée de créer des passerelles avec d’autres écosystèmes qui existent dans le monde. Enfin, XMOBILITY Le Mans cherche des sponsors afin de donner une visibilité internationale aux innovations qui émergeront de ce «mini Station F» même si le hub mise d’abord sur les retombées médiatiques de grands événements comme les 24 Heures du Mans.
Florence Guernalec