Près de quatre ans après avoir fait irruption sur le marché français, Trenitalia franchit une nouvelle étape dans sa stratégie d’implantation. À compter du 15 décembre, la compagnie italienne portera de 9 à 14 le nombre d’allers-retours quotidiens entre Paris et Lyon, l’un des axes les plus fréquentés et rentables d’Europe. Avec cette hausse de fréquence, l’opérateur vise clairement à grignoter des parts de marché sur la SNCF, qui reste ultra-dominante avec ses 24 TGV quotidiens.
Pour attirer davantage de voyageurs, Trenitalia frappe aussi fort sur les prix : les billets Paris–Lyon seront proposés à partir de 23 euros, une politique tarifaire agressive qui place la compagnie italienne en challenger crédible. Sur les liaisons plus longues comme Paris–Marseille, l’opérateur met également en avant des billets dès 27 euros, tout en insistant sur la qualité de son produit, plus premium que low cost.
Ce déploiement illustre les effets concrets de la libéralisation du rail : concurrence accrue, pression sur les tarifs, mais aussi élargissement de l’offre pour les usagers. Reste que le modèle économique n’est pas simple : les péages ferroviaires français sont parmi les plus chers d’Europe et pèsent lourdement sur les marges. Trenitalia mise néanmoins sur une montée en puissance progressive et sur la visibilité de son offre pour s’installer durablement sur un marché stratégique où la SNCF n’entend pas céder facilement du terrain.
Pierre Lancien