« Davantage de services à l’extérieur de la métropole »
Transport à la demande, plan vélo, réflexion sur les solutions de mobilités au-delà de la métropole et sur l’extension des deux lignes de tramway… Le point sur les grands dossiers de la métropole orléanaise avec Romain Roy, vice-président en charge des transports et déplacements.
Propos recueillis par Charline Poullain
Mobily-Cités : Quels sont les grands dossiers de mobilité dans la métropole orléanaise ?
Romain Roy : En premier lieu, les transports à la demande ont permis de connecter une partie de la population qui se trouve à plus de 500 m d’un arrêt de tram ou de bus et sans voie cyclable à proximité. Ces transports à la demande sont proposés dans la grande couronne sur quatre zones. Cela nous permet de remplacer nos bus grand format, comme les articulés, par des véhicules plus légers. Et inversement, quand nous identifions des demandes que nous n’avions pas détectées, de passer en lignes régulières. C’est pour moi le point très important de la mutation des 12 millions de kilomètres que nous produisons sur le territoire. Un autre sujet de premier plan est l’interconnexion des réseaux en limite de la métropole et d’autres intercommunalités. Nous nous sommes entendus avec la Région pour offrir un service différent et prendre en main cette proposition de transport. L’idée est d’ajouter des parkings-relais stratégiquement positionnés aux axes d’entrée de la métropole, mais également de réaliser des extensions des lignes de tram et d’interconnecter les gares aux systèmes de transports en commun. L’objectif est de desservir les bassins d’emplois aux portes de la métropole, où sont implantées des entreprises comme Ikea, Amazon, Dior… Ces entreprises n’acquittent pas le versement mobilité, néanmoins elles réclament des navettes régulières. Nous sommes donc en train d’étudier comment développer davantage de services à l’extérieur de la métropole. Cela passe par la signature de conventions, qui nécessitent une équation économique.
Pouvez-vous revenir sur l’extension des deux lignes de tramway ?
Le projet concerne l’extension de la ligne B vers l’Est et vers l’Ouest, et une division de la ligne A à la gare de Fleury-les- Aubrais, à l’entrée de la métropole. Car il sera économiquement compliqué d’envisager une troisième ligne sur la métropole.
Et concernant le plan vélo ?
Nous voulons la création de 600 km de voies cyclables à l’horizon 2030-2035. Le vélo est un très bel outil mais ce n’est pas le plus inclusif. On espère 30 à 40 000 voyages individuels par jour, contre 18 000 aujourd’hui. Il y a déjà une maison du vélo et nous créons une maison des mobilités. Nous avons une offre vélo longue durée de location avec 1 500 vélos. Pour la courte durée, nous réfléchissons à remplacer nos stations par du libre-service géolocalisé et plus étendu sur la métropole, avec une tarification plus simple.
UNE ENQUÊTE MOBILITÉ EN LIGNE
Orléans Métropole a mené une grande enquête en ligne pour comprendre au mieux les habitudes de déplacement des usagers. Elle concerne les 290 000 habitants des 22 communes faisant partie de la métropole orléanaise, mais aussi ceux des territoires voisins. Soit l’aire urbaine comprenant les communautés de communes Portes de Sologne, de la Forêt, des Loges, du Val de Sully, Terres du Val de Loire et Beauce Loirétaine. Les données collectées portent sur les habitudes des 11 à 99 ans : types de déplacements, moyens de transport privilégiés et temps de trajet. Pour réaliser cette étude, TAO Orléans Métropole est accompagnée de l’agence d’urbanisme Topos et de la société Wever, start-up française ayant développé une plateforme de mobilité participative.