Jean-Michel-Lattes
Jean-Michel Lattes
Président de Tisséo

Coupe du monde de Rugby : « Rien ne remplace l’accompagnement humain »

Forte de son expérience de ville hôte, Toulouse se prépare depuis longtemps à la Coupe du monde de rugby. Cette édition se déroule dans des circonstances particulières puisque le tram, qui dessert habituellement l’aéroport, est fermé pour travaux. Le point avec Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités et Ingénierie.

Propos recueillis par Charline Poullain

Mobily-Cités : Comment Tisséo se prépare à un tel événement ?

Jean-Michel Lattes : Rien n’est improvisé. Nous sommes l’un des maillons du dispositif, et toute la gestion est centralisée par la préfecture. Depuis plus d’un an et demi, nous travaillons pour que cet événement se passe le mieux possible. Notre partie concerne les transports, avec à la fois l’accès aéroport, aujourd’hui difficile vers le centre-ville, et l’accès centre-ville vers le Stadium, situé sur l’île du Ramier. Nous nous sommes organisés pour tenir compte des flux de supporters. Nous prévoyons des renforcements de fréquence quand il y aura des matchs, ainsi qu’une présence humaine multipliée sur le site. La priorité est de faciliter le parcours des supporters.

 

Toulouse avait déjà l’expérience des Coupes du monde. Qu’est-ce que vous en retirez ?

Oui, nous avons une certaine expérience, c’est la 3e coupe du monde que nous accueillons. Il y a eu le foot en 1998, et le rugby en 2005. Ce qui est important, c’est l’accompagnement. Les visiteurs qui viennent de tous pays doivent être en contact avec des personnes. Il y a des moyens technologiques comme l’application Tisséo, mais cela ne peut pas remplacer la présence humaine. Aussi, nous allons veiller à ce que des équipes d’accompagnement soit placées aux endroits stratégiques.

Connaissez-vous le nombre de personnes attendues ?

C’est difficile à estimer. Les éléments que nous accueillons sont liés à la fréquentation des hôtels et les indicateurs nous laissent supposer que les réservations se passent bien. Du fait de la présence de l’équipe japonaise, dont le camp de base est à Toulouse, nous nous apercevons que nous avons des locations : les touristes japonais s’installent ici en poste fixe et iront voir des matchs qui se joueront ailleurs.

 

Comment se passe la desserte de l’aéroport alors que la ligne de tramway qui le dessert est en maintenance ?

Depuis trois ans, nous avons des réunions tous les trimestres avec l’aéroport Toulouse Blagnac pour tenir compte de l’interruption du tramway T2, et la dimension événementielle de la Coupe du monde.
La ligne T2 est fermée depuis début juin [NDLR, le temps de construire une ligne express qui reliera l’aéroport à la station Jean Maga sur la future 3e ligne de métro. Le délai annoncé est de trois ans], deux bus ont été mis en place avec interconnexion au tramway. Nous avons la capacité d’augmenter les fréquences. Par ailleurs, nous avons maintenu la navette électrique qui dessert l’aéroport depuis la gare Matabiau, et qui rencontre un grand succès.

 

Et depuis la gare SNCF ?

Les visiteurs peuvent prendre le métro. Il faut compter entre cinq et six stations avec un changement. Et nous avons prévu du personnel pour accueillir les gens, les aider à se diriger.

 

L’accès au Stadium nécessitera de finir à pied. Comment le trajet est-il matérialisé ?

Nous avons prévu à la fois une présence physique, avec 150 bénévoles spécialement formés, et la signalétique mise en place va être renforcée, avec des oriflammes et des panneaux.

Il est également question d’un cheminement piéton.

Oui, sur le même modèle de ce qui avait été fait pour la Coupe du monde de 2005. Des axes avaient été identifiés pour que la liaison entre le centre-ville et le Stadium soit le plus compréhensible possible. En suivant les parcours naturels, comme les quais jusqu’à l’île du Ramier.

 

Et comment gérer les grèves ?

À la demande de la préfecture, le conseil syndical de Tisséo a voté le 28 juin dernier une délibération, qui permet de mettre en place un service minimum.

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