Saint-Etienne poursuit sa décarbonation. Avec Limoges, Lyon et Nancy, Saint-Etienne fait partie de ce petit club qui exploite en France des trolleybus. La métropole dispose également d’un réseau de trois lignes de tramways, et milite depuis longtemps pour la mobilité électrique. Jusqu’en 1985, Saint-Etienne faisait partie des trois réseaux ayant conservé des tramways « historiques », avec la ligne Bellevue – Terrasse mise en service en 1881.
L’exploitant Stas Transdev a choisi de poursuivre dans cette voie en modernisant et en prolongeant ses réseaux, avec notamment la création de la ligne de tramway T3 fin 2019, et en injectant en 2020 de nouveaux trolleybus pour moderniser les lignes M3 et M7 : un matériel Solaris Trollino 12 IMC, In motion charging qui peut se recharger en ligne et rouler en partie perches baissées.
Depuis 2017, la métropole a décidé de ne plus commander de véhicules diésels et de s’orienter résolument vers l’électrique et le biogaz. Un nouveau plan de mobilité a été lancé qui arrive désormais à l’enquête publique. L’objectif annoncé est d’atteindre la décarbonation des transports d’ici à 2032.
En attendant, les effets devraient se faire sentir dès l’année 2026 avec l’arrivée de 39 nouveaux véhicules pour un montant de 22 M€. Si les 31 biogaz se taillent la part du lion, la vraie nouveauté porte sur les 8 autres bus, ou plutôt trolleybus articulés de 18 m qui vont arriver au cours de la nouvelle année. Ce matériel va permettre de basculer la ligne M6 en trolleybus, à commencer par sa partie sud de Faculté des Sciences jusqu’à la gare de Châteaucreux. En deuxième phase à l’horizon 2028, la ligne M6 sera prolongée vers la Cité du Design à la rencontre des trams T1 et T2. La ligne M6 est au cœur du projet de mobilité de Saint-Etienne où des véhicules de 18 m circuleront pour la première fois en trolleybus. Aux côtés du tramway, la ligne est appelée à devenir l’un des axes forts de la métropole. Sur une longueur d’un peu plus de 8 km, elle disposera de 23 à 24 stations desservies à la fréquence de 8 à 10 minutes. 14 000 voyageurs par jour devraient l’emprunter d’ici à 2030. Avec une vitesse commerciale de 18 km/h, l’ensemble de la ligne sera parcouru en 28 minutes. Les travaux qui ont commencé début 2025 pour un budget de 28 M€ HT devraient s’étaler jusqu’en 2028.
Les 31 véhicules au biogaz sont attendus sur deux autres axes forts de la métropole, les lignes M2 et M5.
Philippe-Enrico Attal



