Les moissons de l’été profitent à Transdev, RATP Dev et Keolis Chacun des trois opérateurs français a décroché en France son contrat de DSP urbaine soit en renouvellement, soit en gain. Soulagement pour Transdev en Normandie où se jouait la plus grosse affaire de la saison : challengé par ses deux concurrents, le groupe a conservé son fief de Rouen. Officialisé le 30 juin, le contrat signé avec la métropole Rouen Seine Normandie présidé par Nicolas Mayer Rossignol porte sur 9 ans à partir du 1er janvier 2026. Ce contrat d’un montant total de « 844,1 millions d’euros hors recettes » porte sur un périmètre géographique élargie.
L’autorité organisatrice a ajouté à la DSP d’origine, circonscrite au métro et au bus, « d’autres services (Filo’R, lignes interurbaines, transports scolaires) qui étaient opérés par trois entreprises (Keolis Normandie Seine, Transdev Normandie Interurbain et Cars Hangard) » détaille la métropole. Seul le réseau elbeuvien demeure géré à part. Les contrats intègre également l’exploitation des services de mobilité.
De son côté, mais dans une agglomération de taille plus petite, RATP Dev est parvenue le 1er août à prendre le volant du réseau de bus de Béziers à la place de Vectalia en passant par la case inhabituelle du tribunal de commerce. L’explication ? Le groupe piloté par Jean Castex a profité de la déconfiture de l’opérateur espagnol qui, placé en redressement judiciaire a du jeté l’éponge. Le 16 juillet, les juges ont opté pour l’offre de la filiale de la Régie autonome des transports parisiens, validé par l’agglomération Béziers métropole Méditerranée présidée par Robert Ménard.
Keolis, le groupe présidé par Marie-Ange Debon, qui figurait aussi dans le rang des candidats repreneurs a pris acte de sa défaite dans un communiqué plein de sous-entendus. « Keolis avait formulé une proposition responsable, équilibrée et ambitieuse, dans un contexte complexe » affirme l’opérateur. La RATP aurait-elle cassé les prix ?
« Moi la RATP, je la connais comme tout le monde. C’est une grosse entreprise. C’est quasiment un service public. Ils sont capables de faire circuler des dizaines de millions de gens dans les bus et le métro. Ils seront capables de le faire à Béziers. Je n’ai aucun doute » explique Robert Ménard, cité par la radio ici.
La RATP s’est portée garante de « la continuité du service public » et de la reprise des 180 salariés. En reprenant une DSP en cours, elle hérite d’un court CDD qui s’achève fin 2028 et comporte des enjeux importants. Parmi eux, le déploiement de pas moins de 13 bus à hydrogène, l’acquisition d’un nouveau système de billettique, et la mise en place d’un système d’information voyageurs en temps réel.
Keolis s’est consolé en annonçant le 1er septembre « se voir renouveler la confiance » de l’agglomération d’Agen pour dix ans de plus. Opérateur du réseau Tempo depuis 2006, elle repart jusqu’en 2035 avec un contrat d’une valeur total de 109 millions d’euros. En réalité, l’attribution du contrat remonte à juin et son entrée en vigueur au 7 juillet.
Marc Fressoz