Je ne saurais que trop vous conseiller de lire le dernier ouvrage de Pascal Auzannet. Cet ancien dirigeant de la RATP, met en lumière un système institutionnel complexe, où s’entrecroisent l’État, la Région et Île-de-France Mobilités, la Ville de Paris, la Métropole du Grand Paris, les départements et les opérateurs.
Ou l’on apprend que chacun agit dans son périmètre et que de fait, la coordination reste imparfaite. L’enjeu n’est pas seulement technique : il est aussi politique et financier, car le coût des infrastructures et le poids de la dette interrogent la capacité à poursuivre l’effort d’investissement. Près de dix millions de déplacements quotidiens font de l’Île-de-France l’un des territoires les plus denses en matière de mobilité. Métros, RER, bus, tramways, mais aussi vélo et marche composent un réseau exceptionnel… et saturé. Malgré les avancées spectaculaires du Grand Paris Express, la modernisation des trains et la décarbonation des bus, la région reste marquée par une fracture territoriale : Paris et sa proche couronne sont bien desservis, quand la grande périphérie manque cruellement d’alternatives à la voiture.
Pour l’auteur, un « new deal » s’impose. Automatiser métro et RER, déployer un plan Marshall pour les bus, renforcer les mobilités actives et partagées, rationaliser la logistique urbaine, développer le fluvial ou le car express : autant de pistes pour sortir de l’impasse. Mais sans gouvernance claire, ces projets resteront des vœux pieux. La priorité n’est pas un big bang institutionnel, mais un dialogue renforcé et une vision partagée entre acteurs, au service d’un objectif simple : garantir à chaque Francilien un droit effectif à la mobilité.
Le casse tête des mobilités en Ile de France, 212 pages aux éditions Hermann, 6 rue Labrouste, 75015.
PL