295 M€ supplémentaires au titre des exercices 2024 et 2025, qui s’ajoutent aux 50 M€ déjà accordés spécifiquement pour les JOP 2024. Le Conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités réuni le 7 décembre a approuvé un avenant au contrat portant sur la période 2021-2024 afin de faire face à la situation financière de l’opérateur. Concrètement, cette modification revient à déplafonner l’indexation liée à la masse salariale, ce qui devrait permettre à l’opérateur francilien de renouer avec les bénéfices et de verser des primes d’intéressement à ses salariés. La hausse générale des salaires, le versement de primes aux agents RATP ainsi que les embauches ont augmenté de 10,5% la masse salariale du groupe en 2023. Ile-de-France Mobilités va donc financer ces hausses à hauteur de 5,5% en 2023 et 3,5% en 2024, et non plus à 1,5% comme prévu initialement. L’effort financier consenti par l’autorité organisatrice est de 125 M€ en 2023 et 160 M€ en 2024.
Cette rallonge sera-t-elle suffisante pour retrouver durablement le niveau de qualité de service attendu? Pour la présidente d’IdFM, Valérie Pécresse, cette amélioration doit intervenir «sans délai», particulièrement sur les lignes 3, 6, 7, 8 et 13 où la situation s’est dégradée récemment, après un léger mieux. Dans certains cas, l’absentéisme et les arrêts maladie seraient à l’origine de 50% de l’offre non réalisée. Mais il reste aussi le problème de la maintenance, et bien entendu l’état général du réseau francilien, rendu vétuste par 40 ans de sous-investissement, comme l’a déclaré lui-même Jean Castex dans une interview aux Echos, parue le 6 décembre. Un délaissement antérieur à l’arrivée de Valérie Pécresse aux manettes de la Région, précise au passage le PDG de la RATP.
Ces efforts permettront-ils aux transports franciliens de réussir l’épreuve des Jeux olympiques et paralympiques? Près de sept mois avant la cérémonie d’ouverture prévue sur la Seine, les polémiques s’enchaînent. L’annonce des tarifs spéciaux JOP (4€ le ticket à l’unité, 70€ le pass hebdomadaire) n’a pas manqué de susciter l’émotion, alors que la gratuité des transports pour les spectateurs munis de billets avait été initialement promise par le Comité d’organisation, qui devait en supporter le coût. Mais les budgets ont été revus, et seuls déplacements en transports des 45.000 bénévoles seront pris en charge. Pour les autres, l’engagement de Jeux entièrement accessibles en transports publics reste maintenu, ce qui génère un surcoût de 200 M€ dans le budget d’Ile-de-France Mobilités, que les tarifs spécifiques sont censés couvrir. Quant à la capacité du réseau à transporter les millions de spectateurs attendus, Valérie Pécresse veut croire qu’«ensemble, on va y arriver». Elle souligne que bon nombre d’habitants seront en congés pendant les JO, et que les alertes lancées par la maire de Paris, Anne Hidalgo, ou le préfet de Région, Marc Guillaume, sont exagérées. Les Franciliens seront tout de même invités à utiliser les modes doux pour leurs déplacements quotidiens, et à télétravailler… sauf s’ils sont conducteurs de bus, de métro ou de RER.
Sandrine Garnier