Les opérateurs SLO déplorent d’ores et déjà l’absence d’héritage des JO sur la question désormais lancinante des gares routières: «Un oubli de la loi Macron de 2015 qui a libéralisé le secteur sans imaginer comment accueillir les voyageurs et les services associés. Cela n’a pas été corrigé avec la LOM et pas plus avec les JO…», a regretté Aurélien Gandois, VP de Blablacar Buses. Pire, la Marie de Paris a annoncé, en septembre 2023, la fermeture de Paris-Bercy, première gare routière pour les SLO qui a accueilli plus de deux millions de voyageurs au premier semestre 2023, selon l’ART. «La pérennité du SLO est possiblement remise en cause», craint Aurélien Gandois.
Suite à cette annonce, des opérateurs dont Blablacar et des élus ont signé, en novembre 2023, une tribune dans Le Monde pour appeler à un plan national ambitieux en faveur des gares routières qui reposerait sur trois piliers: une homogénéité de l’offre du futur réseau de gares routières en s’appuyant sur les travaux du Cerema, la mise en place d’une gouvernance repensée qui empêcherait accessoirement la fermeture d’un site sur simple décision d’un exécutif local, et le déploiement de ce plan au sein des territoires et de mesures d’urgence pour améliorer certaines infrastructures. Les auteurs de la tribune soulignaient alors que la gare de Paris-Bercy n’était pas «livrable» pour les JOP 2024.
Depuis décembre 2023, les professionnels travaillent avec la Mairie de Paris et Ile-de-France Mobilités pour pallier à la fermeture de Paris-Bercy. Enfin, l’ART doit remettre, en juillet 2024, un rapport qui doit répondre à trois problématiques sur la ou les futures gares routières qui remplaceront cette infrastructure: leur capacité, la qualité de service et de sécurité, le calendrier de déménagement. De son côté, la DGITM va lancer un groupe de travail sur les services express routiers et va réfléchir, dans ce cadre, au développement des gares routières.
Concernant le cas de l’Ile-de-France, le rapport de François Durovray sur le développement des lignes de cars express, publié en avril 2023, préconise la réalisation de 20 à 30 «pôles multimodaux routiers», soit une enveloppe de 200 à 250 M€. Son rapport précise que ces pôles restent à identifier et à dimensionner. «Modéliser les déplacements avant de décider des choix d’aménagement, permet de dépassionner les débats, a insisté Benoît Vedel d’Aimsun. Cette étape aura un impact direct sur leur dimensionnement et leur emprise au sol, en particulier la largeur des quais, mais aussi les flux d’accès à ces gares routières qui nécessiteront, par exemple, des voies dédiées et moins de place pour les voitures… Plus largement, la modélisation est une aide à la prise de décision: il est important d’être transparent et de montrer que les choix opérés sont pris en toute connaissance de cause…»
PL