Un an et demi après la première circulation officielle d’un train sur la ligne 15 Sud, c’est au tour de la 18 de présenter ses rames. Sur cette ligne partiellement en viaduc qui reliera à terme l’Aéroport d’Orly à Versailles-Chantiers à travers le plateau de Saclay, c’est le constructeur Alstom qui a emporté le marché du matériel roulant. Des trains spécifiques différents de ceux des lignes 15, 16 et 17, avec un gabarit réduit à 2,50 m et une longueur de 47 m sur seulement trois voitures. La prise de courant se fera, non par pantographe comme sur les autres lignes, mais par 3e rail électrique en 1500 volts. Des normes justifiées par un trafic moindre, même si la longueur des quais prévoit déjà une possible quatrième voiture.
Le 17 juin, c’est en présence de Jean-François Monteils président du directoire de la SGP, Société des Grands Projets, Valérie Pécresse à la tête de la région Ile-de-France ou encore Henri Poupart-Lafarge PDG d’Alstom, que les deux premiers trains ont été dévoilés au sein du nouveau site de maintenance et de remisage de Palaiseau. Cinq des dix rames nécessaires à la ligne en première phase, sont déjà construites, deux livrées depuis début juin, et trois autres toujours en test à Valenciennes chez le constructeur.
Pour ces nouveaux trains, le design extérieur se démarque avec une face avant plus anguleuse que l’aspect « gentil dauphin » très arrondi des matériels des lignes 15, 16 et 17.
A l’intérieur, l’aménagement est également un peu différent avec des couleurs vives et des banquettes qui permettent d’admirer le paysage sans tourner le dos aux baies vitrées, parcours en viaduc oblige.
Une ligne 18 qui a bien failli ne jamais voir le jour, comme a tenu à le rappeler Valérie Pécresse. C’est précisément pour limiter son impact financier qu’elle ouvrira par phases, avec une première mise en service attendue entre Massy-Palaiseau et le CEA Saint-Aubin, avant d’atteindre un an plus tard l’Aéroport d’Orly et Versailles en 2030. Comme a tenu à le rappeler Jean-François Monteils, le prolongement ouest vers Nanterre est acté et pourrait voir le jour ultérieurement, même si des associations comme la FNAUT s’interrogent sur son utilité.
Du côté des élus, c’est à l’est que l’on voudrait voir prolonger la 18. François Durovray à la tête de l’Essonne, porte avec le département du Val-de-Marne, un projet d’extension d’Orly vers Boissy-Saint-Léger. La nouvelle section, qui selon les élus, permettrait d’augmenter de 120 % la fréquentation de la 18, établirait de nouvelles correspondances avec le tram T7, les RER A, C et D et le téléphérique C1.
En attendant, le compte à rebours est lancé pour une mise en service de la ligne 18 attendu pour octobre 2026. En choisissant Alstom pour le système de pilotage automatique, (en plus du matériel roulant), les promoteurs du projet ont laissé au constructeur la responsabilité des essais, avec à la clef une accélération du calendrier. Un choix dont s’est réjoui Henri Poupart-Lafarge, vantant une technologie de pointe unique au monde.
Désormais, on s’interroge pour savoir laquelle entre la 15 Sud, Pont de sèvres – Noisy Champs, la 16 Pleyel – Clichy-Monfermeil la 17 Pleyel – Le Bourget, et la 18 Massy-Palaiseau – Saclay, sera la première à entrer en service. A moins que la SGP ne choisisse d’ouvrir en parallèle toutes les lignes.
Philippe-Enrico Attal