C’est un très important appel d’offres que s’apprête à lancer l’Algérie sur le marché international. 10 000 bus et cars neufs ou de moins de 5 ans, seront prochainement acquis pour renouveler un parc dépassant parfois les 30 ans. La décision, de nature exceptionnelle, a été prise par le président algérien Abdelmadjid Tebboune le 26 août, après l’accident qui a endeuillé le pays quelques jours auparavant. En cause un bus de plus de 30 ans, tombé dans l’oued El Harrach causant la mort de 18 personnes. Un drame qui a mis en lumière l’utilisation de véhicules hors d’âge, ne respectant pas la législation en termes de sécurité. En réponse, une réunion d’urgence s’est tenue avec le président et les ministres des transports et de l’industrie, pour réaliser la commande de véhicules neufs ou d’occasion de moins de 5 ans, ainsi que l’importation massive de pneus compatibles avec le parc en service. L’objectif est de réformer 5400 bus de plus de 30 ans dans un délai de 6 mois. Cette mesure n’est, selon le ministre des transports Said Sayoud, que la première phase d’un vaste programme de modernisation qui s’étendra aux 28 000 bus de plus de 20 ans en service dans le pays, avec un objectif à terme de 84 000 véhicules renouvelés.
Ces commandes massives sur le marché international pourraient s’accompagner de clauses d’assemblage local, pour favoriser le marché de l’emploi. Des aides au financement sont également prévues pour accompagner les transporteurs. Le vieillissement du parc, souvent utilisé pour des trajets suburbains ou nationaux, s’explique en partie par la difficulté de mettre en place une filière locale de fabrication de véhicules de transport en commun.
En attendant, les différents transporteurs utilisant des véhicules de plus de 30 ans, disposeront d’un délai de 6 mois pour procéder à leur remplacement, faute de quoi ils pourraient perdre leur autorisation d’exercer. Pour faciliter les opérations, les pouvoirs publics étudient la possibilité de réviser les taxes douanières à l’importation.
Philippe-Enrico Attal