L’ambition d’un RER grenoblois se concrétise. Longtemps évoqué, ce projet de Service Express Régional Métropolitain (SERM) vient de franchir une étape clé avec le lancement d’une étude de préfiguration, posant les bases d’un réseau ferroviaire plus performant et mieux adapté aux besoins quotidiens des habitants de l’agglomération.
Grenoble, étouffée par la congestion automobile et confrontée aux défis environnementaux, cherche depuis plusieurs années une alternative de transport durable, fiable et efficace. Inspiré des modèles de RER parisiens ou lyonnais, ce projet de transport ferroviaire métropolitain vise à offrir une desserte renforcée, avec des trains plus fréquents, mieux connectés aux autres modes de transport et fonctionnant sur une large amplitude horaire.
Le 20 janvier 2025, l’État, la région, les collectivités locales et SNCF Réseau ont officiellement donné le coup d’envoi de l’étude de préfiguration. D’un coût de 1,4 million d’euros, financée à 50 % par l’État, 25 % par la région et le reste par les collectivités locales, cette étude servira à définir précisément les contours du projet et à officialiser son statut de SERM.
L’objectif est clair : transformer l’offre ferroviaire actuelle pour répondre aux besoins croissants de mobilité dans la région grenobloise. Trois lignes structurantes sont identifiées comme prioritaires :
- Rives – Brignoud
- Saint-Marcellin – Gières
- Clelles/Mens – Grenoble
Sur ces axes, le futur RER métropolitain devra garantir des fréquences accrues, avec un train toutes les 15 à 30 minutes en heures de pointe, une amélioration du matériel roulant et des infrastructures adaptées pour assurer fiabilité et régularité aux usagers.
Grenoble ne fait pas cavalier seul. Le gouvernement a intégré ce projet dans la liste des 24 RER métropolitains à développer en France dans le cadre de la transition vers une mobilité plus durable. En facilitant l’accès aux transports en commun et en réduisant la dépendance à la voiture individuelle, ce réseau ambitionne de désenclaver les territoires, améliorer la qualité de l’air et fluidifier les déplacements dans un bassin de vie où les besoins de mobilité sont en constante évolution.
La mise en service complète du projet est attendue pour 2035, avec des améliorations progressives dès les prochaines années. D’ici là, les défis restent nombreux : modernisation des infrastructures existantes, financement, coordination entre les différents acteurs et acceptation du projet par les usagers.
Avec cette première étape franchie, Grenoble s’engage résolument dans la transformation de son offre ferroviaire. L’enjeu est de taille : offrir aux habitants une alternative crédible, confortable et efficace à la voiture, tout en contribuant activement aux objectifs de décarbonation du territoire.
Si tout se passe comme prévu, d’ici dix ans, les rames du RER métropolitain grenoblois glisseront sur les rails d’un réseau mieux structuré, plus fiable et résolument tourné vers l’avenir. Une perspective qui, bien que lointaine, pourrait bien révolutionner la mobilité au sein de la capitale des Alpes.
Noémie Rochet