Le BioGNV : Un atout incontournable pour une mobilité durable.

12 09 2024 | Actualités

Le défi urgent de la décarbonation des transports impose l’utilisation de toutes les solutions disponibles. Cependant, un biais européen en faveur de l’électricité menace l’avenir du BioGNV (Gaz Naturel Véhicule d’origine biologique), une énergie vertueuse qui pourrait jouer un rôle crucial dans la réduction des émissions de CO2. La filière biogaz se mobilise pour défendre son avenir et contribuer aux objectifs climatiques de la France et de l’Europe.

Un Mix énergétique nécessaire pour le transport lourd.

Pour réduire efficacement les émissions du transport lourd, un mix énergétique est indispensable. Le BioGNV s’impose aujourd’hui comme une alternative viable et durable aux carburants fossiles dans le secteur du transport routier de voyageurs (TRV). Son utilisation permet une réduction moyenne de 80 % des émissions de CO2 par rapport au gazole. Une analyse complète de son cycle de vie montre que le BioGNV est aussi respectueux de l’environnement que l’électricité, même lorsque celle-ci provient d’une source faiblement carbonée, comme c’est le cas en France.

En termes de pollution locale, le BioGNV permet de réduire de 85 % les émissions de particules fines et de 90 % celles des oxydes d’azote (NOx), dont quasiment plus de dioxyde d’azote (NO2), un polluant particulièrement nocif pour la santé. Grâce à ces caractéristiques, les véhicules fonctionnant au BioGNV bénéficient de la vignette Crit’Air 1, la plus avantageuse dans les zones à faibles émissions (ZFE).

Enfin, sur le plan économique, les véhicules fonctionnant au BioGNV présentent un surcoût à l’achat limité (entre 25 et 30 %) par rapport aux véhicules diesel, un écart bien plus faible que celui observé pour les véhicules électriques ou à hydrogène. De plus, sur la durée de vie des véhicules, le coût total de possession (TCO) du BioGNV se rapproche fortement de celui du diesel, offrant ainsi une solution économiquement viable à long terme pour les opérateurs de transport.

Le BioGNV véritable passerelle entre le monde agricole et nos univers urbanisés.

Energie renouvelable par excellence, le BioGNV profite à l’économie locale et aux agriculteurs, favorisant également l’élevage et le paysage. La méthanisation, processus de production du BioGNV, est en plein essor en France, avec 689 sites en opération en 2024 et une capacité totale de 12,425 TWh de biométhane injecté dans les réseaux. En 2023, la consommation de BioGNV a atteint 1,4 TWh. Pour contribuer à la transition énergétique et au verdissement du mix énergétique français, GRDF (Gaz Réseau Distribution France) s’engage à atteindre 20 % de gaz verts dans les réseaux gaziers d’ici 2030. Les gaz verts seront produits par méthanisation, pyrogazéification, gazéification hydrothermale, ou power-to-méthane,. D’ici 2030, l’objectif est de produire 8 à 10 TWh de BioGNV pour un total de 60 TWh de méthane bas carbone, , équivalent à la production de 10 réacteurs nucléaires.

Pour prendre sa place dans un mix décarboné du transport lourd, la filière BioGNV a besoin de soutien réglementaire et de visibilité. GRDF, en tant que premier distributeur de gaz engagé dans une trajectoire de décarbonation en accord avec l’accord de Paris, œuvre sur tous les scopes, y compris le scope 3 lié à l’usage du gaz. L’entreprise s’engage à développer massivement les gaz verts et à décarboner ses propres activités.

La décarbonation réussie repose sur le choix de solutions efficaces dès aujourd’hui. Le BioGNV, en tant qu’alternative viable au diesel, joue un rôle essentiel dans la transition vers une mobilité durable. La résilience du secteur gazier et sa capacité à se décarboner sans s’électrifier en font une solution abordable et efficace pour l’avenir des transports lourds.

En soutenant et en intégrant le BioGNV dans les politiques énergétiques et de transport, nous pouvons atteindre les objectifs climatiques tout en soutenant l’économie locale et en améliorant la qualité de l’air. La filière biogaz, avec ses nombreux avantages, mérite une place de choix dans le mix énergétique de demain !

Pierre Lancien

À lire également

Sur la Côte d’Azur, le rail régional change de voie
Sur la Côte d’Azur, la vitrine de la libéralisation du transport ferroviaire régional s’est illuminée. Le premier train jamais confié en France à un nouvel entrant circule désormais chaque jour entre Marseille Saint-Charles et Nice-Ville, desservant au passage Toulon,...
Deux premières rames pour la ligne 18
Un an et demi après la première circulation officielle d’un train sur la ligne 15 Sud, c’est au tour de la 18 de présenter ses rames. Sur cette ligne partiellement en viaduc qui reliera à terme l’Aéroport d’Orly à Versailles-Chantiers à travers le plateau de Saclay,...
Le petit génie de l’Élysée continue de jouer avec le train
C’est officiel, le président de la République Emmanuel Macron ne sera pas capable de désigner le successeur de Jean-Pierre Farandou à la tête de la SNCF avant la rentrée. On l’a appris indirectement, de la bouche du PDG sortant de la SNCF lors d’une conférence de...
« Pas rail « cent » milliards : Farandou sonne l’alerte »
Jean-Pierre Farandou : « Le réseau du futur se décide maintenant » "La SNCF est prête à inventer le train de demain. Mais il n’y aura pas de train du futur sur le réseau du passé", a martelé Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF en conclusion de la conférence...