«Les Jeux olympiques et paralympiques sont un accélérateur de projets. Cet évènement nous a permis de réaliser en 7 ans ce qui prend habituellement 15 ans, notamment dans les transports», a déclaré Valérie Pécresse. Une façon de dire, en creux, que les promesses initiales du dossier de candidature n’étaient pas très réalistes. L’achèvement des prolongements Nord et Sud de la ligne 14, «épine dorsale des Jeux», sera en réalité le seul projet d’envergure mené à bien… juste à temps, puisque sa mise en service est prévue fin juin. Premier financeur des JOP 2024 après l’Etat, la Région Ile-de-France va dépenser 500 M€, dont la moitié via Ile-de-France Mobilités afin d’assurer l’offre nécessaire aux déplacements des visiteurs. En moyenne, l’offre sera augmentée de 15% par rapport au niveau estival habituel, avec une hausse allant jusqu’à 70% sur la ligne 9 du métro, et les lignes A et C du RER. A priori, rien d’insurmontable puisque la fréquentation induite ne sera pas supérieure à celle des jours chargés du reste de l’année. Mais les flux ne seront pas répartis de la même manière qu’un mardi ou un jeudi ordinaire, puisque les pointes seront déterminées par les horaires des compétitions les plus attractives, avec des pics estimés à 60.000 personnes par heure aux abords des principaux sites.
En outre, en dehors de la desserte du Stade de France, les stations potentiellement les plus chargées ne sont pas forcément dimensionnées pour des affluences importantes. De plus, dans le but de garantir la sécurité, un certain nombre de stations seront fermées, ce qui obligera bien souvent les spectateurs des épreuves à terminer leur trajet à pied. Dans le cas où les distances sont trop importantes, Ile-de-France Mobilités va mettre en place 10 lignes gratuites opérées avec 300 bus articulés. Enfin, les personnes à mobilité réduite munies d’un billet spécifique pour les Jeux auront accès à des navettes dédiées. Les Franciliens représenteront un tiers du public attendu pour les JOP, les Français venus des autres régions devraient être 30%, tandis que les étrangers représenteront 37% du total. Une tarification spécifique s’appliquera durant la période des JOP, conçue non pas pour matraquer les touristes, mais «pour les dissuader d’acheter des tickets à l’unité, et les convaincre d’opter pour les forfaits», souligne Valérie Pécresse. Des forfaits dont le prix varie de 16€ (1 jour) à 70€ (7 jours), et qui donnent un accès illimité au réseau de transport public francilien, y compris les dessertes vers les aéroports.
Billettique et infos voyageur seront disponibles sur l’appli «Transport public Paris 2024». Une source d’information qui pourra également être utile aux Franciliens pour planifier leurs déplacements. Les abonnés annuels continueront à bénéficier des tarifs habituels, mais les voyageurs occasionnels devront prendre leurs dispositions pour éviter de payer leurs tickets au prix fort. La présidente de Région insiste sur l’intérêt de la carte Liberté+, qui permet de bénéficier du meilleur tarif (celui du ticket en carnet de 10), mais ce titre se limite au réseau de métro, aux tramways et aux bus. Les banlieusards qui empruntent les Transilien (SNCF) et les RER avec des tickets «origine – destination» devront quant à eux acheter des billets par anticipation avant le 20 juillet. Les Jeux n’auront pas permis d’accélérer la modernisation de la billettique francilienne.
Sandrine Garnier