Décidémment, encore une sortie de piste dans le secteur des navettes autonomes tricolores. Après Navya, c’est à EasyMile d’aborder un passage délicat. La PME toulousaine fondée il y a 10 ans se trouve depuis le mois d’août en période de redressement judiciaire et tente d’élaborer un plan de continuation avec ses actionnaires. L’origine de ses difficultés est tristement banale. Le constructeur est en panne de financements pour couvrir des pertes atteignant une dizaine de millions d’euros par an alors que les ventes ne correspondent pas aux espoirs immenses que les dirigeants et leurs investisseurs avaient placés dans le développement d’un marché des navettes autonomes. Selon les Échos (6-7/09) les investisseurs historiques Alstom, Continental et Bpifrance, qui avaient apporté 34 millions en 2017 et 2018 seraient enclins à remettre au pot à condition que le constructeur recentre son périmètre. Au fil du temps l’exploitation sur voie ouverte s’avérant semée d’une montagne d’embûches, EasyMile a davantage misé sur la fourniture de véhicules pour des espaces fermés (parc de loisir et) et de tracteurs autonomes pour zones logistiques. En juin, elle a d’ailleurs choisi d’être épaulé par un partenaire français TLD (groupe Alvest), spécialiste des véhicules aéroportuaires. Les deux entreprises ont ainsi créé une filiale, baptisée TractEasy. Marc Fressoz