Pas simple de s’y retrouver dans le maquis des lignes de bus d’Ile-de-France, en particulier quand on s’éloigne du réseau de la RATP. Le recours à des opérateurs qui travaillent eux-mêmes avec des exploitants locaux (utilisant leur propre numérotation) n’arrange rien. Chaque réseau a ainsi fait rouler ses lignes 1, 2, 3, 4… sans tenir compte des exploitants alentour. Et c’est pire encore au niveau régional où l’ensemble des 1900 lignes pouvait compter plusieurs 11, 35 ou 40…
Pour IdFM, un grand ménage s’imposait, même s’il ne fallait pas trop perturber les habitudes des voyageurs.
Si Paris conserve deux chiffres avec ses lignes de 20 à 99, et la petite couronne en compte toujours trois, c’est en grande banlieue que les choses se compliquent.
1550 lignes environ voient ainsi leur numérotation passer à quatre chiffres, commençant avec un indice de 1 à 6 selon des secteurs définis par départements.
Si le 1 revient au Val-d’Oise, le 4 à l’Essonne, le 6 est retenu pour l’est des Yvelines.
Jusque-là, ça reste assez simple, sauf qu’un autre indice par sous-secteur vient s’y ajouter. Reste enfin les deux derniers chiffres pour le numéro de ligne. En appliquant cette règle, il n’y aura plus deux lignes d’IdFM à porter le même numéro.
Depuis l’été 2023, l’AOT a engagé la bascule vers les nouveaux indices, prévoyant d’en finir fin 2025.
Malheureusement, cette belle logique est peut-être un peu plus obscure pour le voyageur qui voit sa ligne changer complétement de numéro du jour au lendemain.
C’est le cas depuis ce lundi 6 janvier dans le secteur d’Evry Centre Essonne où de nombreuses lignes ont basculé vers la nouvelle numérotation. En appliquant les nouvelles règles mises en place, on commence par le 4 pour Essonne et 2 pour Evry. Ensuite on numérote selon l’importance des lignes et leurs secteurs.
Pas de soucis quand l’ancien 413 devient le nouveau 4213. C’est moins logique en revanche quand l’ancien DM4 devient le nouveau 4205.
Pour le voyageur on le comprend, il faut faire de l’information, et expliquer ces changements.
En gare RER de Corbeil-Essonne où deux gares routières sont à la disposition des voyageurs, c’est un peu le minimum syndical. Si des dépliants ont été distribués, on n’en trouvait pas aux abords de la gare. Sur les arrêts de bus, les anciens indices sont barrés, remplacés par les nouveaux. Parfois c’est plus confus quand les deux indices anciens et nouveaux viennent se contredire.
Les afficheurs en temps réels en revanche sont restés aux anciens indices, créant un certain trouble. Tous les bus en revanche affichent la nouvelle numérotation.
Bien sûr, le voyageur retrouve son bus au même endroit qu’auparavant, mais avec parfois de nouveaux itinéraires comme le 4212 prolongé jusqu’à Bretigny-sur-Orge ou pire encore, la fusion des 304 et 415 pour former le 4245.
Autant dire qu’il a pu régner ici ou là une certaine confusion durant ces premiers jours, avec des voyageurs cherchant les anciens indices, sans forcément bien comprendre où leur bus était passé.
Philippe-Enrico Attal