En novembre dernier, le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau a surpris tout le monde en annonçant que le futur TGF, Train à Grande Fréquence entre Toronto et Québec porté par l’organisme public Alto, serait finalement un TGV, Train à Grande Vitesse. En posture délicate dans son parti, l’annonce de Trudeau, si elle a été applaudie dans le pays, ressemblait avant tout à une belle promesse non financée. Au Canada, le réseau appartient aux deux géants CP et CN qui louent leur infrastructure à la société publique de transport de voyageurs VIA Rail, dont les trains s’arrêtent pour laisser passer les convois de marchandises. Rien d’étonnant donc que la distance de 270 km séparant Montréal de Québec demande… 7 h de train.
L’annonce officielle le 19 février par le cabinet du Premier Ministre, de la construction d’une Ligne à Grande Vitesse de 1000 km pour des trains à 300 km/h sur le corridor Toronto – Ottawa – Montréal – Québec, est donc une agréable surprise. D’autant qu’elle s’est accompagnée de la désignation du consortium Cadence pour réaliser et exploiter cette nouvelle infrastructure. On y retrouve des noms bien connus comme Air Canada, ou encore la CDPQ, la Caisse des Dépôts du Québec, actionnaire de Keolis à hauteur de 30 %. Plus étonnant peut-être, la présence aux côtés d’AtkinsRealis de Systra, de Keolis et de… SNCF Voyageurs. Si le constructeur des rames n’est pas encore connu, on pourrait tout de même s’attendre à une technologie assez proche de celle du TGV français.
Les autorités estiment le projet à 3,9 Md$ CAD sur 6 ans (2,6 Md€) auxquels s’ajoutent 372 M$ (250 M€) sur le budget 2024. Alto et Cadence signeront prochainement un contrat de partenariat.
Pierre Lancien