L’entreprise Navya et ses plus de 200 salariés seront fixés sur leur sort mardi 18 avril, sauf délais de réflexion supplémentaires des juges du Tribunal de commerce de Lyon. Celui-ci fera son choix entre deux repreneurs sélectionnés : d’un côté Gaussin, entreprise industrielle créée au XIX e siècle alliée au Japonais Macnica. De l’autre, la jeune société EllectraMobylis, qui commercialise des petits utilitaires électriques légers (MUSES), associée au géant de l’ingénierie Alten, à la pointe en matière de véhicules autonomes. Deux autres candidats qui étaient en lice aux précédents tours n’ont pas été retenus en phase finale. Parmi eux figurait l’autocariste drômois Bertolami via sa filiale Beti, cliente de Navya. La PME formait un attelage avec Macnica, qui fournit à Navya des semi-conducteurs tout en commercialisant des véhicules en Asie. Mais le Japonais, qui affiche quelque 5 Md€ de chiffre d’affaires, a finalement tourné le dos à Bertolami pour s’allier avec Gaussin, absent au premier tour.
La présence du groupe Gaussin, concepteur et constructeur d’engins de manutention portuaire, aéroportuaire et logistique en version autonome, est une surprise. En début d’année, à la veille d’une augmentation de capital, son PDG Christophe Gaussin montrait peu d’empressement à se positionner sur le créneau des navettes autonomes sur route ouverte pour le transport de voyageurs. A-t-il été poussé par les pouvoirs publics à jouer les sauveteurs ? La crainte est grande effet de voir la start-up lyonnaise revendue à la découpe, avec son savoir-faire récupéré par des acteurs étrangers. Le groupe franc-comtois réfute toute pression de ce genre. La société Navya a été placée en redressement judiciaire le 1er février. Depuis, l’exploitation se poursuit. Des proches du dossier estiment qu’une vingtaine de millions d’euros sont nécessaires simplement pour relancer la machine.
Marc Fressoz